11-04-96 (Cachet postal)

Patrick,
Je trouve ce que je fais stupide (l’essentiel, c’est de le savoir !), mais je surmonte ma honte, et me lance. Alors, je me présente : je m’appelle isabelle, c’est moi qui t’ai appelé jeudi soir pour te questionner sur le BAFA. Si je t’écris, c’est parce que je t’ai trouvé très cool, très sympa…en bref, je t’ai apprécié.

Grande question : pourquoi je t’écris ?
Très bonne question. Sans doute n’aurais-je aucune réponse (mon adresse est au dos de l’enveloppe !) mais je t’aurai dit combien je te trouve sympathique.

J’ai apprécié tes réponses spontanées, dynamiques.Que te dire de plus ???
Je crois que j’ai épuisé mon stock d’idées (Ok, je te l’accorde stock plutôt réduit…)
A bientôt ???

Bien amicalement,

Isabelle

15-04-96 (Cachet postal)

Ce matin j’étais encore couchée, j’entends le facteur passer. Je me dis "C’est peut être Patrick…" "En fait, non, sûrement pas… Pourquoi me répondrait-il ?"

Eh bien voilà, c'était bien une lettre de toi… Je te remercie, beaucoup, beaucoup…

Tu me demandes si je sais ou je mets les pieds. Ma réponse : absolument pas, mais je tenais à ce que tu saches que tu m'avais beaucoup plus.

Pourrais tu me parler un peu de toi, de tes passions (à part le BAFA) que je te connaisse un peu mieux ? Je ne sais plus ce que je t'ai dit de moi dans ma précédente lettre alors au risque de me répéter, je vais faire un rapide tour de la situation : 21 ans, en terminale STT-ACC , j'aime aller qu ciné, faire des soirées entre copains à n'en plus finir, j'aime les gosses, je vais peut être travailler l'an prochain dans une boite commerciale…que te dire de plus…
Je suis bien tentée par le fait de "tenter l'aventure" (excuse pour la répétition !)… ça peut être assez cocasse… qu'en penses-tu ?

Eh bien je te fais de gros bisous en attendant (je l'espère très fort !) une réponse de ta part…

Isabelle

22-04-96 (Cachet postal)

(...), jeudi 18 avril 96


Salut,

Merci beaucoup pour la lettre… je suis rentrée chez moi ce soir, et là, 2 bonnes nouvelles… la première, c'est que tu m'as répondu rapidement, et la seconde, c'est que je suis prise dans l'école que je désirais par dessus tout ! (je suis très étonnée par cette seconde bonne nouvelle, car j'avais passé les concours fin mars, et ressortie complètement dégoûtée, car j'avais carrément séché !)

Tu me demandes quel genre de personne je suis…et bien je crois franchement que rares sont les gens qui me "connaissent par cœur" Je ne me montre sous mon vrai jour qu'avec les gens que j'aime, ceux pour qui je suis prête à tout (c'est à dire qu'il sont très rares, et par conséquent "privilégiés !").
Je suis tout à fait d'accord avec toi, lorsque tu dis qu'il vaut mieux être seul que supporter. Tu vois, dans ma classe, tous ont 17-18 ans (moi 21 !). Je les trouve profondément puériles, et passe donc pour une "sauvage" (j' m'en fous, ils ne m'intéressent absolument pas !).

J'ai plus ou moins les même centres d'intérêts que toi : le ciné (à petite doses), écouter les gens (à condition qu'ils me laissent m'exprimer !)… … … j'aime aussi jouer sur les planches. Je t'explique : en seconde, on était une petite dizaine à vouloir faire du théâtre. On a joué une pièce (totalement inconnue), j'avais un rôle bref (20 mn) mais qui mettait un peu de vie dans la pièce (assez morne…). J'ai adoré. Faire les cent pas dans les coulisses en attendant mon tour, répéter mon texte…puis monter sur scène, entendre les acclamations, des spectateurs…jouer le rôle en tentant de ne commettre aucune erreur… … .. et le moment que j'ai aimé par dessus tout est lorsque j'avais fini… je suis descendu de l'estrade heureuse et fière de moi… un immense soulagement (tout en sachant que c'était à refaire 5 fois… le mieux, c'est que nous avons fait 3 représentations bénévoles bien entendu dans les maisons de retraites et quand un papy vient te remercier les larmes aux yeux de lui avoir changé son quotidien… j'étais comblée !)

Tu me demandes de te raconter un moment très douloureux…bien sur il ya les histoires de cœur (certaines nettement plus douloureuses que d'autres, malheureusement…), mais je crois que l'événement qui m'a le plus marquée jusqu'à ce jour, c'est le décès de mon grand-père. Il était gravement malade depuis plusieurs années (hémiplégie,…etc…). Mai 93, il était hospitalisé à (...). A cette période, j'étais en cours au (...), et je prenais le train tous les jours. Un mercredi soir ma mère me dit qu'elle va voir une amie à (...) le jeudi après midi et qu'elle pouvait m'attendre plutôt que je rentre en train. J'étais ok. Le jeudi, je me lève à 5h55 pour prendre le train à 6h30. 6h15, le téléphone sonne. Un affreux mauvais pressentiment. Je vais voir ma mère pour lui demander si le rendez vous fixé la veille tenait toujours. (En fait, je pressentais le but du coup de fil, je voulais simplement vérifier). J'entre dans sa chambre, elle était en pleurs. Elle me regarde droit les yeux. Je suis partie en courant prendre le train. Une fois dans le wagon, j'avais des sortes de spasmes. Je n'arrêtais pas de pleurer. Tout le monde me regardait comme si j'arrivais tout droit de Mars (j'étais pas verte pourtant !…même pas drôle !). Une amie de ma classe était au courant. Quand je suis arrivée en cours, j'avais réussi à sécher mes larmes, mais je n'espérais qu'une chose, c'est que cette amie en question, Véro, ne vienne pas en cours, car je savais que si elle arrivait, j'éclaterais en sanglots. Cela n'a pas loupé : elle avait 10 mn de retard. A peine a t-elle ouvert la porte de la salle et que nos regard se sont croisés je me suis remise à pleurer comme une madeleine. Elle m'a soutenue moralement tous les jours qui ont suivis et ca je lui en serai éternellement reconnaissante. La mort de mon grand-père m'a énormément marquée (en plus, je n'avais que lui comme grand parent). Il me manque, si tu savais…sa femme est morte d'un cancer alors que j'avais 3 ans (aucun souvenir) et mes grands parents paternels sont mort suite à un accident de voiture quand mon père avait 18 ans… eux aussi me manquent bien que je ne les ai jamais connus…il paraît qu'ils étaient formidables…).
Je viens de relire ma lettre…si ca c'est pas sincère je ne sais pas ce qu'il te faut !… (rires mêlés de larmes…)
Maintenant, tu peux m'expliquer le motif de ta "curiosité" ?
Un petit défi : "j'aimerais que tu me racontes un moment très douloureux. Je voudrais que tu sois sincère et que tu fasses preuve d'imagination", à ton tour…

Voilà tout…
Que te dire de plus…je suis vannée par les efforts que tu m'as demandé…
J'ai encore une semaine de vacances, il va falloir que j'en profite à fond sur le plan du travail que sur celui des sorties…DUR-DUR !!!

En attendant une réponse, je te fais de gros bisous. J'espère à très bientôt.


Isabelle

30-04-96 (Cachet postal)

(...), lundi 29 avril 96

Bravo. Franchement, bravo. Non seulement ce que tu m'as raconté est troublant, mais en plus, tu as un super style. Tu as réussis parfaitement à faire passer les émotions à travers les mots.
Tu me dis que tu ne sais pas combien de temps va durer notre correspondance. Personnellement, j'espère très longtemps. La curiosité, l'enthousiasme, l'impatience, que je ressens après t'avoir envoyé une lettre… c'est franchement très existant (mot a prendre dans le bon sens, bien entendu…). Tu aimerais savoir certaines choses sur moi…et bien je vais te les révéler : je suis née le 03-04-75 à (…), non je n'ai pas de petit ami, je suis blonde, yeux bleus, pas très grande 1 mètre 65, pas très maigre non plus (rassures toi je ne suis pas un monstre non plus !), j'aime rigoler, rigoler… mais la vie que les jeunes mènent actuellement ne me le permet pas tous les jours… et très important, oui c'est la première fois que j'écris à quelqu'un après l'avoir eu au téléphone : je n'ai pas manqué de culot ! Mais tu m'avais bien plu alors je me suis dit "qui ne tente rien n'a rien". Qu'en penses tu ?
Apres t'avoir parlé d'un moment de ma vie très difficile point de vue familial, je vais te faire un résumé d'un moment de ma vie extrêmement difficile point de vue sentimental. Juillet 94, je vois un copain de l'été dernier (Damien) qui était avec 2 potes. 3 jours plus tard un autre pote à lui arrive(Steve). Damien me disait régulièrement : Isabelle fait quelque chose, Steve me saoule, dés que t'es pas là il me parle toi pendant des heures… … … … …Moi ce Steve, je l'avais tout juste remarqué. En plus aces les mecs, je suis très timide. Mais au fur et à mesure que le temps passait mes sentiments à son egard devenaient de plus en plus forts. On était hyper proches (mêmes idées, mêmes passion…). Aucun de nous 2 n'osait "franchir le premier pas". Puis, fin des vacances il rentre à lyon. C'est à ce moment là que je me suis décidée à lui dire ce que j'avais sur le cœur. Une fois qu'il a reçu ma lettre, il m'appelle pour me dire qu'il n'est plus du tout intéressé (première grande claque). Moi je suis très têtue, alors j'ai voulu garder le contact. On s'écrivait se téléphonait et se voyait plus ou moins régulièrement. Puis, août 95, coup de fil de sa part. "je peux venir te voir un week-end ? j'ai envie d'être prêt de toi…etc…". Moi, pauvre pomme : "bien sur, c'est quand tu veux ". Il est venu, on est sorti ensemble, on a passé un week-end terrible. Le week-end suivant, je suis allée chez lui. Il a payé l'hôtel (le mec qui n'a pas une idée derrière la tête !). De nouveau, super week-end. J'étais radieuse heureuse de vivre… J'étais aux anges ! Une personne triste aurait été à coté de moi à ce moment-là, je te jure qu'elle aurait retrouvé le sourire en de 2 mn ! Puis je suis parti 2 semaines en vacances. A mon retour j'ai tenté de le joindre pendant 2 jours (à compter de 30 fois par jour !), toujours le téléphone sonnait occupé. Quand enfin j'ai réussi à le joindre il m'a appris qu'il sortait avec une autre fille depuis une semaine (deuxième claque). Le problème c'est que je l' aime (enfin plus maintenant…disons que je l'ai aimé pendant plus d'un an et demi.. les autres mecs à coté ressemblaient à un vulgaire pipi de chat…) ! Maintenant bonne nouvelle sa copine attend un enfant de lui il veut se marier. Je l'ai vu en mars et il était tout à fait prêt à ce que l'on se remette ensemble.(il se fout de la gueule de qui ???). Je pense que tu comprends dans quel état était mon esprit pendant tout ce temps (on dira "plutôt embrouillé "). Avec cette histoire, je peux te dire que j'en ai passé des nuits blanches à ressasser tout ca dans ma petite tête…mais maintenant c'est fini, j'ai décidé de positiver et de passer à autre chose. Quelque chose de gai, de nouveau, ou je m'amuse, ou je m'épanoui… il suffit pour cela que je retire mes œillères et que je regarde un peu autour de moi les personnes qui en valent la peine. Qu'en penses tu ? A propos de ce que tu m'as raconté, si tu veux voir un superbe paysage qui change souvent d'allure, viens à (…).Lac de (..), tu connais ?). Ici, c'est superbe. Cela fait un an et demi que je vis à (…), et crois moi, le paysage est ici certains soirs extraordinaire. De plus, quand il n'ya aucun souffle d'air, le lac est plat comme de l'huile, et franchement c'est hyper reposant.

Bon, il faut que je te laisse. Je te fais de gros bisous. J'espère à très bientôt.

Isabelle

15-05-95 (Cachet postal)

(…), lundi 13 mai 95

Ta lettre ma fait très mal. Si tu savais comme je t'en veux d'avoir été aussi sec… Tu as franchement l'impression de " perdre ton temps " avec moi ?… Merci beaucoup, ces paroles me réchauffent le cœur à un point que tu ne pourrais pas imaginer.
Je vais te raconter quelque chose qui m'est arrivé il y a une poignée de minutes, et qui me fait beaucoup souffrir : je suis allée voir un copain avec qui je suis sortie mercredi soir (super soirée, on a trop déliré). Il m'avait dit de passer quand je voulais. J'y suis donc allée avant de rentrer chez moi. Tout ce que ce connard (excuse moi, mais là, j'ai vraiment une grosse boule dans la gorge) a trouvé à me dire, c'est : " Isabelle, j'aime pas rester avec une fille, je suis un célibataire endurci, … … … mais on a passé ue bonne soirée tout les deux … … … etc… etc… etc… Si tu savais comme j'en ai marre de me faire jeter tout le temps… Je vais te donner une image pour illustrer comment je me sens actuellement : et bien il y a sans cesse de la pluie dans mon cœur, c'est tout gris, c'est triste à vouloir se jeter d'une falaise… Je suis, comme qui dirait, "une éternelle âme en peine". Les rares fois ou j'ai été heureuse, il paraît que j'étais rayonnante (à ce qu'on m'a dit). Tu vois, tu es la seule personne à qui j'avoue à quel point je suis malheureuse. Je me sens absolument inutile. J'ai l'impression que si un jour la phobie me prend de partir et de ne jamais revenir, personne ne regrettera mon départ. C'est vraiment très difficile d'en arriver cette conclusion, mais bien plus que difficile, affreusement douloureux. Je n'ai jamais tenté de me supprimer, mais si tu savais combien de fois j'y ai pensé… ce que je te dis là peut paraître lâche (je reconnais que c'est vrai), mais le jour ou j'en aurai vraiment trop supporté, c'est clair que je n'hésiterai pas à le faire. Ta lettre est vraiment tombée au bon moment, pour mon moral… d'abord je me fais jetez comme une pauvre pomme, et ensuite je reçois ta lettre (que je trouve plutôt agressive). Plutôt que m'enfoncer dans mon dégoût de le vie, tu voudrais pas m'aider à la supporter, ou, carrément mieux, m'aider à l'aimer ? C'est un grand service que je te demande là, mais j'en ai assez d'être triste, déprimée… de ne trouver aucune saveur à la vie… Je te jure, je me sens mal trop mal… j'ai besoin d'aide… En relisant ma lettre, je vois bien que je ne suis pas particulièrement drôle, et je constate que le message essentiel qui passe au travers est un appel au secours… Le pire, c'est que cet appel au secours, je le lance à une personne qui m'est quasiment "inconnue"… Ceci sans doute pour deux raisons : La première, c'est que j'apprécie beaucoup cet inconnu. La seconde, c'est que je ne vois personne d'autres vers qui me tourner. C'est marrant, mais moi, je ne pensais pas être exigeante envers la vie… je lui demande simplement de me donner du bonheur… (mais du bonheur au moins à "moyen terme", car le "cour terme", j'ai déjà allègrement donné !!!)
Je viens de relire l'intégralité de la lettre, et mes yeux ont bloqué sur ces 5 mots cruels : "j'arrêterai de perdre mon temps". Tu peux pas t'imaginer comme cette phrase m'est douloureuse.
Je n'ai pas de rêve à te raconter (je ne m'en souviens que rarement). Je ne veux pas que l'on continue notre correspondance en parlant uniquement de sujets arrêtés, décidés d'avance, des sujets qui font réfléchir. Je préfère parler de ce que j'ai sur le cœur, comme dans cette lettre par exemple. Je te l'accorde, l'effort d'imagination est plutôt limité ici, car ce que je t'ai raconté est du vécu, des ressentiments personnels. Mais c'est le meilleur moyen, selon moi, de se découvrir mutuellement, et le plus honnêtement du monde. De plus, ce permet de mieux supporter ma condition.

Je dois te laisser, car il est 21h et qu'il me reste un certain nombre de chose à faire !

Tendrement, Isabelle.

23-05-96 (Cachet postal)

(…), mercredi 22 mai 95

j'ai pris une copie double pour t'écrire, mais je ne sais pas si je vais entièrement la remplir. On verra bien ! Tout d'abord, je tiens à te remercier.
Te remercier pour quoi ? Pour tout ce que tu m'apportes, la petite chaleur qui vient après la pluie dans mon cœur…
Encore merci.
Tu vois, rien que le fait de me sentir comprise me réchauffe le cœur…
Ensuite, je tiens à te dire que, par l'aide le soutien que m'apportes, tu montes à chaque fois un peu plus dans mon estime. Franchement, je te remercie (une fois un encore !) pour ce que tu es prêt à m'apporter. Des gens à tout pour les autres, c'est tellement rare ! E l'heure actuelle, j'en connais deux : mon meilleur copain, (…), et toi. Il est important que tu saches que si jamais toi tu as un problème et bien je suis là. Pour n'importe quoi. Surtout n'hésites jamais si tu as envie, ou besoin, ou les deux de parler penses à moi. Je serai toujours présente à l'appel. Ok ?
Ce que je te disais tout à l'heure au téléphone à propos du mec avec qui je suis sortie la semaine dernière… Si je réagis ainsi quand je le vois, c'est pour ne pas lui montrer à quel point je suis sensible. Je ne veux pas qu'il sache qu'il m'a fait mal. De toute façon, je ne ressens rien pour lui, ou du moins, rien de plus que de l'amitié. Ce qui m'a le plus poussé à t'appeler, c'est le défi que tu m'avais lancé (volontaire ou involontaire ?) : " dans la réalité, tu ne m'appelleras pas ", "tu m'auras prouvé ta bonne foi " … … Saches que je suis quelqu'un de très spontané, très sensible, très franche, très sincère… pour moi, ces qualificatifs ne dévoilent pas que des qualités, au contraire même… je suis trop sensible, j'encaisse beaucoup de choses. Et après, tout est mélangé dans ma tête, je ne sais plus ou j'en suis…
Il est en train de se passer quelque chose dans ma vie qui va, je suppose me faire énormément de bien : c'est le fait que je parte l'an prochain à (…). Là bas, il faudra que je reconstruise tout de ma vie : que je me sente à ma place dans cette ville immense (par rapport à (…) !), que je me fasse de nouveaux amis, que je me sente bien dans ma nouvelle école… … … tant de chose qui m'effraient horriblement, mais qui m'attirent également à un point difficilement imaginable. Ce que je te dis ici représente assez bien tout ce qui se tourne dans ma petite tente… "oui mais non… mais non… mais… … … ". Tu imagines un peu le style ??? Au moment précis ou je t'écris, j'ai ta photo sous les yeux. Ca me fait bizarre de te parler en te regardant. Je me sens un peu intimidée. Suis-je normale ? Je n'en sais rien. Mais je suis comme je suis. Peux tu me donner quelque renseignement supplémentaire concernant La pièce de théâtre ? Tout à l'heure, mon père m'a fait me dépêcher pour raccrocher, en fait j'ai mangé une part de pizza, et je suis montée dans ma chambre pour t'écrire… honnêtement, j'ai hésité à te rappeler, mais je n'ai pas osé. Peut être que, dans une prochaine lettre, je t'enverrais ma photo. Mais peut être pas il faut que j'en trouve une qui me plaise (ca, c'est pas gagné !). Je vais faire une transition qui je pense ne te plaira pas énormément(car pas asse philosophique), mais j'ai envie de te connaître. Je peux y aller ? Merci.
Je voudrais savoir quels sont tes goûts musicaux. Quelles sont les lectures qui t'ont marqué ? Quelles sont les films qui t'ont marqué ? Mes questions doivent certainement te sembler banales, superficielles, mais quand moi j'y répondrai, je pense que tu pourras encore mieux " visionner " mon caractère, me connaître réellement (car je justifierai chacune de mes réponses, sincèrement.)
Je dois te laisser (22h20, encore plein de choses à faire !). je t'embrasse fort, et j'espère à très bientôt ! (téléphone ? lettres ? les deux ??? Non il ne fallait pas !)
Tendrement,

Isabelle.

Mise à jour de "correspondance" très prochainement...

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